L’eau de mer devient source de chauffage grâce à une initiative testée à la capitainerie de Fréjus. Engagée vers la neutralité carbone, la ville explore les avantages de la thalasso-thermie.
L’idée de se chauffer avec l’eau de mer a pris forme à Fréjus. Dans le cadre de son engagement pour la neutralité carbone, la ville, en collaboration avec le port a lancé un système de chauffage et de climatisation ingénieux à partir de l’eau de mer. Leur ambition est d’étendre cette initiative verte. Pour le moment, le test est réalisé sur un seul bâtiment, la capitainerie du Port de Fréjus afin de s’assurer de la rentabilité de l’investissement.
Gilles Longo, l’adjoint au maire et président du Port de Fréjus, souligne que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la neutralité carbone et est également une manière d’optimiser les dépenses. Il rappelle la nécessité pour les collectivités d’adopter, d’ici 2050, 23% d’énergies renouvelables et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% conformément à la loi du Grenelle de l’environnement.
Quant à l’infrastructure actuelle, elle remplace une ancienne pompe à chaleur défectueuse. Après étude, la thalassothermie a été préférée à la pompe à chaleur classique. Si le projet est fructueux, la technologie pourrait être intégrée à d’autres grands projets, comme celui de la zone des sables.
Charles Marchand, également adjoint au maire, insiste sur le potentiel de cette technologie, compte tenu de la proximité de la mer.
La ville de Fréjus est déjà connue pour ses initiatives vertes. Elle a notamment installé des panneaux solaires sur plusieurs écoles et équipé une piscine d’un système de cogénération qui récupère la chaleur des chaudières pour produire de l’électricité. Selon Myriam Samperez, responsable du service transition énergétique et techniques durables, Fréjus est pionnière en matière de thalassothermie dans l’Est-Var même si d’autres villes commencent déjà à tester cette technologie pour essayer de l’adopter à l’échelle de leurs propres villes.
L’installation actuelle comprend deux tuyaux submergés qui captent l’eau de mer. L’eau est ensuite filtrée, traitée par ultraviolets et utilisée pour transférer l’énergie à une pompe à chaleur. Ce système chauffe ou refroidit l’eau douce, qui est ensuite acheminée dans le bâtiment. Le tout est géré par un système centralisé, permettant un contrôle à distance. Les investissements pour ce projet s’élèvent à 221.605 euros TTC.
En conclusion, ce dispositif offre une stabilité remarquable en raison des variations minimes de la température de la mer. L’objectif futur serait de développer un réseau de thalassothermie plus étendu. Avec une stabilité assurée par les faibles variations de température de la mer, l’ambition est d’étendre désormais ce réseau de thalassothermie à plus grande échelle.
Source : Var Matin